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ENTRETIENT AVEC VALÉRIE HOUNINGAR, SECRÉTAIRE NATIONALE À LA MOBILISATION ET À L’ENGAGEMENT FÉMININ DU PARTI LES TRANSFORMATEURS. UN LEADER AUX EXPLOITS MULTIPLES.

1/ Militante de première heure du parti Les Transformateurs. Comment êtes-vous arrivée dans cette formation politique ?

Quand le président MASRA arrivé au Tchad a lancé le mouvement, j’ai commencé à travailler, sans aller vers lui le rencontrer. Je travaillais seul. Je partais de quartier en quartier pour sensibiliser les gens. Dr SITACK voyait tout ce que je faisais. J’achetais des tee-shirts, des maillots pour les enfants, sur lesquels j’écrivais le nom MASRA Succès avant de les leur donner. Il m’avait demandé pourquoi je faisais tout ça. Je lui avais répondu que j’avais vu son programme et que j’avais aimé. Je n’avais jamais fait la politique. Et à mon âge je devais suivre quelqu’un. Si j’étais un homme peut- être que j’aurais fait la même chose. Je suis une femme. Mais pourquoi ne pas lui donner mon énergie pour aller de l’avant ? C’est ce que j’ai fait.  Au début, c’était comme de la blague. Quand je l’ai rencontré, il m’a dit Valérie, maintenant tu vas aller sur le terrain parler aux gens. Tous les bureaux de N’Djamena, nous allions les installer avec Pierrot, un camarade. C’est alors que le président m’a nommé secrétaire nationale à la mobilisation et à l’engagement féminin. Je partais dans les marchés, partout pour sensibiliser les femmes. J’avais laissé de côté tout ce que je faisais avant, pour sensibiliser les gens. Je m’étais rendu compte que quand je prenais le micro, tout le monde écoutait. Les femmes commençaient à me suivre. Les femmes du MPS aussi. Elles étaient venues me voir à la maison pour me demander comment je faisais. Je leur avais dit qu’il ne s’agissait pas de comment je fais. Tous les tchadiens souffrent. Maintenant je vois un changement à travers ce garçon. Alors nous devons nous mettre avec lui, sensibiliser les autres. Tôt ou tard je suis sûre qu’il va devenir président, pour le changement de notre pays. Personnellement, je ne suis pas à côté de lui pour moi, mais pour toute la jeunesse tchadienne. Parce que l’avenir du Tchad est entre les mains de nos jeunes

Je parle en tant que femme. La personne qui souffre la plus au Tchad, c’est la femme. Il y a des hommes qui travaillent mais qui ne s’occupent vraiment pas de leurs enfants. Si vous prenez à partir de la mairie jusqu’à Koundoul, ça fait 25 km. Les femmes y vendent l’essence, des légumines, elles vendent de tout pour s’occuper de leurs enfants. Parfois nous envoyons nos enfants ailleurs, à l’étranger. Ils reviennent avec des diplômes, licences, doctorats… Ils chôment. Il n’y a pas de boulot. Le projet de MASRA Succès est que les jeunes travaillent. Pourquoi ne pas le soutenir. C’est pourquoi je m’étais engagée à ses côtés. Mon engagement reste définitif Quand j’ai commencé à ses côtés, les gens d’en face, les gens du parti MPS sont venus me voir à la maison, m’ont proposé de l’argent pour quitter le parti Les Transformateurs pour les rejoindre. J’ai leur ai dit je ne le ferai pas. Je suis née dans la pauvreté, j’ai grandi dans la pauvreté et que je ne voyais pas en quoi cet argent allait me servir. J’avais dit aux trois personnes qui étaient venues me voir  » si vous ne savez pas ce qu’il faut faire avec votre argent, allez dans des centres de santé. Des femmes y meurent simplement par manque de médicaments, des femmes accouchent en route par manque de moyens pour le déplacement, par manque de routes. Elles accouchent à la maison et en meurent. Avec cet argent, fournissez les pharmacies en médicaments, arrangez les routes ». J’habite à Koundoul. De là-bas jusqu’ici (Centre-ville) il n’y a pas de centre de santé. En dehors de 2 centres de santé : celui de l’Ordre de Malte et Le Samaritain, qui ne peuvent servir toute la population de Walia. Beaucoup de femmes meurent par manque de médicaments. Dans les centres de santé, il n’y a pas de lumière. Les sage-femmes utilisent les lampes torches de leurs téléphones pour faire accoucher les femmes. Et là, on a beaucoup d’argent pour gaspiller seulement par jalousie par ce qu’on m’a vu à côté de MASRA Succès. Parce que j’ai quel diplôme, parce que j’ai fait quoi pour mériter tout ça ? Ceux qui méritent d’avoir cet argent sont là. Le Tchad doit changer, les gens souffrent énormément. Nous sommes allés à Abéché, il n’y a pas de l’eau. Là-bas l’eau est comme l’huile. Il n’y a pas de l’eau, pas d’électricité. Alors qu’est-ce qu’il faut faire ? Nous voulons simplement un changement. Les tchadiens ne demandent pas grand-chose. Juste de l’eau, l’électricité et vivre en paix. La paix surtout. Il y a beaucoup de tueries, on ne peut pas en parler. Une seule famille qui a pris notre pays en otage pendant plus de 30 ans (le père 30 ans, le fils 3 ans). Tel père, tel fils. Nous voulons le changement.

2/ De qui ou par qui le changement que vous voulez viendrait ?

Quand MAHAMAT est arrivé, j’ai dit que son père a dirigé le pays pendant 30 ans, on a accepté qu’il dirige la transition pendant 18 mois et qu’après il se retire. S’il se retirait, MASRA Succès irait à l’élection présidentielle et gagnerait et aurait 2 mandats. Après ces 2 mandats, j’aurais battu campagne pour MAHAMAT et il aurait gagné. Parce que quand il est arrivé, il était innocent. Tout le monde l’appréciait. Mais quelques mois après, il a commencé à faire son désordre. Tout le monde a commencé à le détester. Il fallait qu’il change. Il faut qu’il change. Ça doit changer. S’il comprend, qu’il s’arrête là. Ça change. Et demain, il sera en paix avec tous les tchadiens.

3/ En prenant fait et cause pour les Transformateurs, n’avez -vous pas eu de problème au niveau de la famille, qui j’imagine est où a toujours été pour le parti MPS au pouvoir ?

Nous avons eu des problèmes dans nos familles parce que tout le monde a peur. Parce qu’où nous sommes en train d’aller n’est pas facile et que c’est dangereux. C’est vrai, nos parents ont raison. Le 20 octobre, personnellement j’ai eu des problèmes dans mon foyer. Jusqu’à présent ça ne va pas à cause du parti. Je suis menacée. Après le 20 octobre les gens se promenaient au quartier avec ma photo pour me chercher. Je ne pouvais pas rester chez moi parce que mon mari se sent déjà en danger. J’ai dû quitter la maison pour que mon mari soit libre avec ses enfants. J’étais obligé de me cacher, de dormir à l’hôtel, de quitter le pays. Avant le 20 octobre, des jeunes avaient perdu leur vie. On venait nous gazer au siège. C’était horrible. Mais nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout. Si après le 20 octobre, nous sommes ce nombre- là, cela veut dire que les Tchadiens se sont réveillés et toute l’Afrique est debout pour le changement. Rien ne peut nous faire faire marche-arrière.

4/ Auriez-vous aussi été menacé si vous travailliez dans l’administration tchadienne et non pour l’Ordre de Malte ?

J’aurais été fier qu’on me renvoie parce que je lutte pour la liberté de ma nation, pour la libération de mon pays. J’ai même dit à l’Ordre de Malte que je suis avec MASRA Succès et je lutte pour la liberté. Vous vous ne voulez pas, je pars, gardez votre boulot. Dieu merci, ils ne m’ont pas renvoyé, je suis restée.

5/ Quels sont vos rapports aujourd’hui avec le camp d’en face, le MPS ?

Pour le moment je pense qu’il n’y a pas de problème, parce que nous sommes en réconciliation. C’est la paix. Si les gens sont allés jusqu’à signer un accord, chacun doit respecter son camp, chacun doit respecter le résultat de l’élection.

6/ Une certaine opinion politique a qualifié MASRA d’accompagnateur. Sur le terrain, il démontre le contraire. Vous qui le connaissez bien, qu’en dites-vous ?

Quand vous voyez MASRA Succès, est-ce qu’il ressemble à un accompagnateur ? Non MASRA Succès n’a jamais pensé à accompagner quelqu’un, il ne va jamais accompagner quelqu’un. Moi qui vous parle, je n’ai pas accepté d’accompagner quelqu’un, ce n’est pas MASRA qui le ferait.

7/ Il n’en demeure pas moins que certains pensent que MASRA roule pour le gouvernement en place, parce que les moyens qu’il a déployés pour sa campagne du nord au sud, sont assez colossaux, que c’est grâce à l’argent que MAHAMAT IDRISS DEBY ITNO lui aurait donné pour sa campagne. Vous démentez ?

Je les déments avec fermeté. Je ne peux pas vous dire avec exactitude ce que ne maîtrise pas. Dire que MAHAMAT a donné l’argent à MASRA pour battre campagne, là je vous dis haut et fort que c’est faux. Je peux le dire devant n’importe qui. MASRA Succès c’est quelqu’un d’honnête, de correct, sage, très intelligent. Regardez tous les enfants qui sont derrière lui, pensez-vous qu’il peut se permettre de vendre tout ce monde en prenant de l’argent ? Non. Il bat campagne avec son propre argent. Et nous qui sommes autour de lui, il y a des choses que nous faisons, sans attendre que ce soit lui qui le fasse. C’est ça le leadership serviteur.  Alors que dans le camp d’en face, on distribue les billets de 1000F, 2000F, 5000F partout… Vous avez vu MASRA Succès distribuer des billets aux enfants ? Non. C’est la volonté. C’est le changement que nous voulons. Dans les villages, les gens s’investissent eux-mêmes, dans la confection de tee-shirts.

8/ La Secrétaire nationale à la mobilisation et à l’engagement féminin que vous êtes a été vu au four et au moulin au cours de cette campagne. Une véritable intendante… ?

C’est un travail de chaîne. On se donne vraiment la volonté de faire. Il n’y a pas de chef chez nous. On se complète. Quand vous êtes chez MASRA Succès, il se lève et vous sert de l’eau, cacahuètes, bonbons. Il n’attend pas que quelqu’un vienne servir. Il est le serviteur. Nous apprenons beaucoup avec lui. On doit faire comme lui.

9/ Son esprit et son énergie auraient contaminé tout le monde, jusqu’à ses plus proches collaborateurs et responsables ministériels… 

On a appris ça de lui.

10/ Quel est votre secret ?

La force. Et notre force est mentale. Elle vient de Dieu. Il y a un temps pour toute chose. Chaque chose son temps. On pense que le temps de Dieu est déjà là. Et Dieu a déjà tracé. Qu’il en soit ainsi. Que sa Volonté soit faite.

11/ Un dernier message au militants, sympathisants, aux électeurs ?

Qu’ils aient confiance en nous, en eux-mêmes, leurs décisions de se lever et de soutenir MASRA. S’ils veulent vraiment le changement, c’est MASRA Succès, le vrai et digne fils du Tchad. C’est lui le seul président qui peut construire notre pays. MASRA Succès est l’ingénieur, nous autres sommes des ouvriers. Chaque tchadien doit participer pour que cette construction soit meilleure.

Interview réalisée par Ben Adjali et Georges Martial Ngalieu.

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